"Grand Jour"

Grand Jour, nouvelle de Nathalie Sage

Cette nouvelle de Nathalie Sage, intitulée « Grand Jour », a été primée au Concours de nouvelles « Noires de Pau » 2020, dont le thème était : « Dernière chance ».

Un pendu dans le gymnase.

Une flic aux allures de mannequin.

Un policier tenace.

Une dernière chance, mais pour qui ?

« C’est ta dernière chance, la dernière, tu comprends ? » Ces mots-là rebondissaient encore
dans sa tête, lourds comme une menace. En principe, une chance, c’est une opportunité,
une note fraîche dans la gamme des possibles. Mais lorsque c’est José qui vous le dit en
vous pointant son doigt rougeaud sous le nez, alors cette chance s’apparente à une impasse.
José… avec son ventre massif dégoulinant sur ses jambes, ses joues empourprées de colère
et ses yeux bleus dardant sur elle toute sa rancœur.

Qu’est-ce qu’il espérait au juste ? Qu’elle
cède comme ça, au nom d’une chance dont il tiendrait les rênes ? « Je ne peux pas, José, je
suis désolée ». Voilà ce qu’elle avait répondu à sa dernière chance…

« Salut Cam, c’est Paul. Tu peux me rejoindre au Gymnase Clermont dès que tu as le message ? On vient
d’être appelé. Un type pendu au panier de basket. Si lourd, le gars, que le panneau s’est écroulé. Bref, j’ai
peur que ce ne soit ton coach de volley. J’ai voulu te prévenir. Ça ressemble bien à un suicide, mais j’ai un
p’tit doute. Je t’attends. »

"Balade rebelle"

Cette nouvelle, intitulée « Balade Rebelle », fait partie du recueil jeunesse, éditée par les Noires de Pau, à l’automne 2021, à l’occasion du salon du livre de jeunesse de Bordères.

Une petite fille presque comme les autres.
 
 Une grand-mère désorientée.
 
En route, pour une balade forestière en compagnie d’Oriane.

Je suis une petite fille comme les autres, dans l’ensemble.

Je veux dire par là que je ressemble plus aux autres enfants que je ne m’en différencie : j’ai des jambes, des bras, des organes, des cheveux, des sentiments, des peurs, des envies, des rires, des pleurs.

J’aime jouer, être avec ceux que j’aime. Comme tout le monde quoi !

Sauf que… j’ai deux détails qui font toute la différence : je ne vois pas bien et, en plus, je n’entends pas bien. Alors forcément, dans le monde des autres, c’est gênant.

Pour moi, ça a toujours été comme ça, je n’avais donc pas de raison d’y voir un problème. 

Les choses ont basculé quand j’ai compris que j’avais des trucs en moins qui me privaient de faire tout ce que le monde attendait de moi.

« Je m’appelle Oriane, je suis malvoyante et malentendante »